La loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC), votée en 2020, comporte un ensemble de mesures contraignant les producteurs de déchets et visant à lutter contre toutes les formes de gaspillage. Cette loi se décline en cinq axes :
Dans le cadre du quatrième axe défini “Agir contre l’obsolescence programmée”, le principe d’indice réparabilité a été déployé au 1er janvier 2021 pour 9 catégories de produits électroniques et électriques (exemples : smartphones, lave-linges hublot, téléviseurs, etc.).
Cet indice se base sur un ensemble de critères et permet au consommateur de savoir dans quelle mesure le produit acheté sera réparable. Depuis le 1er janvier 2024, l’indice réparabilité est progressivement remplacé par l’indice de durabilité, introduisant de nouveaux critères dans sa méthode de calcul, comme la fiabilité et la robustesse du produit.
L’ambition de cette obligation d’information est de réduire la production de déchets à travers deux leviers :
A la suite de ces mesures sur le périmètre des produits électroniques et électriques, certains imaginent un équivalent d’indice réparabilité, cette fois-ci du côté des produits textiles (vêtements, chaussures, linge de maison).
L’indice réparabilité est une note sur 10 reposant, à ce jour, sur cinq critères :
Selon le bilan dressé par l’ADEME (l’agence de la transition écologique), l’indice réparabilité signe un bon début en matière sur ses années existantes sur le périmètre des produits électriques et électroniques. L’indice a selon l'ADEME reçu un accueil positif de la part des consommateurs, et les producteurs se sont engagés dans un processus de co-construction de cet indice.
Il est néanmoins à regretter selon l’ADEME une souplesse excessive de l’indice qui présente des notes trop positives dans beaucoup de situations. Il faudrait alors rendre la méthode de calcul plus sévère pour proposer un spectre de notes plus étendu et discriminant. Également, du côté d’acteurs de la société civile, il serait reproché le manque de transparence des critères de notation pour les consommateurs, enclins à obtenir une meilleure compréhension et un meilleur contrôle sur le système de notation.
Le collectif En Mode Climat, rassemblant un panel complet d’acteurs économiques du textile pour militer pour l’adhésion des acteurs textiles aux accords de Paris de 2015, prône l’application du principe d’indice de réparabilité, déjà existant sur le périmètre des produits électriques et électroniques, vers les produits textiles.
Cet indice de réparabilité mesurerait l’écart de prix entre une réparation et un nouvel achat neuf. En effet, un des principaux freins à la réparation des vêtements réside dans le fait qu'e l'achat d’un nouveau produit coûte souvent moins cher que la réparation du produit existant. Selon l’ADEME (l’Agence de la transition écologique), si la réparation coûte plus de 33% du prix du vêtement neuf, une personne a peu de chances de faire réparer ce vêtement.
L’introduction d’un indice de réparabilité pour les vêtements apporterait une dynamique positive pour les démarches de mode durable. Cet indice aurait plusieurs effets, autant du côté des consommateurs que du côté des marques.
Du côté des consommateurs :
Du côté des marques :
Le principe d’indice de réparabilité présente un ensemble de perspectives d’avenir et de défis.
Une première perspective pour l’indice de réparabilité est l’application à d’autres catégories de produits. On peut par exemple assez facilement imaginer l’entrée en vigueur d’un indice réparabilité pour le mobilier par exemple, ou les jouets.
Une deuxième perspective d’avenir réside dans les innovations technologiques liées au bon fonctionnement de cet indice réparabilité. En effet, des solutions technologiques pourraient intervenir, à la fois dans la collecte de données (zones fréquentes de casse) que dans la conception de vêtements plus durables (design, matières).
Également, le principe d’indice de réparabilité nécessitera une collaboration internationale, dont l’Europe pourrait être le premier stade. Il sera nécessaire d’harmoniser la notation et la communication autour de l’indice de réparabilité pour l’ensemble des Etats y participant.
Enfin, l’indice de réparabilité entraînera sûrement l’essor de compétences autour de la conception de vêtements durables, notamment auprès de stylistes et créateurs de mode.
Au niveau des défis de cet indice de réparabilité, il existe un enjeu de contrôle des coûts engendrés par la conception et la fabrication de vêtements durables. Il s’agira en effet de maintenir des coûts juste pour le consommateur. Également, un défi important réside dans la résistance au changement, avec de nombreux consommateurs habitués à un mode de consommation basé sur la consommation et le remplacement rapide de produits.
L’indice de réparabilité est une obligation d’information actuellement en vigueur sur les produits électriques et électroniques. Il consiste à informer le consommateur de la facilité de réparabilité d’un produit avant son achat.
Il est possible d’imaginer une application de ce principe dans le domaine du textile, incluant notamment un critère d’écart de prix entre une réparation et l’achat d’un vêtement neuf.
Une telle obligation aurait un impact positif pour le développement d’une économie du textile plus juste.
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